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2020
Clara Marciano
Le paysage est inondé. L'horizontalité écrasante de la scène tient lieu de remise à niveau. Un monde est immergé, un autre travaille sous la surface des eaux, attend son heure pour émerger.
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2020
Expositions anciens résidents
La Fondation invite ses anciens résidents à exposer et à côtoyer les ateliers des boursiers.Le Collectif MUESLI (João Freitas, Louis Darcel et Hannah De Corte) inaugure le cycle des expositions avec SHIFTERS, Commissariat LaSpore (http://laspore.org), du 11 au 25 janvier.Vernissage le 10 janvier de 18 à 21h.Heures d'ouvertures : les vendredis et samedis de 15 à 19h et sur rdv : muesli.collective@gmail.com "Des peintures indisciplinées, insoumises, telle une princesse capricieuse et sa robe couleur du temps. Elles sont dans un flottement entre le rose et le bleu, entre des sensations ; le chaud, le froid, le sec et l’humide. La surface vit, s’anime, elle n’est pas réduite à l’immobilité et réagit au souffle du temps.Elles prennent l’aspect de la roche granuleuse, le velouté d’une étoffe, la rugosité d’un mur, la profondeur d’une brume, le miroitement de l’eau, dans un va-et-vient incessant entre l’état solide et l’état liquide.Tels les nymphéas, elles respirent et vivent aux flux et reflux d’une sorte d’énergie vitale intrinsèque. Elles scintillent à certains endroits, à la manière de la calcite sur les parois des grottes, écorchées aussi par les mains qui la manipulent, les coups qu’elles prennent, comme autant de scarifications et de stigmates qui marquent à jamais leur peau. La main n’est plus celle d’une personne, les mains se soumettent. Les signes ésotériques nés de la valse de ces paumes dans un jeu expérimental d’écriture automatique s’apparentent à un cadavre exquis abstrait, à un rituel collectif chamanique pour communiquer avec l’insondable de la matière à travers le voile de la surface de la toile.Fusionnement de l’image et de la matière en devenir, insaisissable et fugace, la démarche pose la question substantielle du médium pictural et redouble le signifiant pour mettre en lumière l’autonomie des œuvres face à leurs créateurs et poser peut-être la question du maintenant et de l’infini."Maud Salembier, LaSpore
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2020
APPEL À CANDIDATURES RÉSIDENCE 2020-2021
Cher.e.s artiste.s, la Fondation privée du Carrefour des arts vous invite à remettre votre dossier de candidature pour la prochaine résidence, qui aura lieu de septembre 2020 à juin 2021. Vous avez jusqu'au 1er août pour remettre votre dossier. Consultez l'onglet Devenir Boursier de notre site pour les informations sur la bourse, les conditions de sélection et les détails sur le dossier à envoyer.
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2019
Laurent DUMORTIER - novembre 2019
La nuit n’est pas que terreur ; elle peut être poésie, mais aussi réalité de ce que le jour tente de cacher. Les nuits sont des coulisses fragiles. C’est également le monde du rêve : les corps plongés dans les lits, les désirs réveillés, incarnant d’autres formes, mouvementées ; un univers silencieux aux multiples bruits. Amas d’ombres, tas obscures, choses indiscernables, éléments privés au regard, phantasmes en devenir. Laurent Dumortier poursuit ses balades nocturnes ; chaque fenêtre dégage sa propre atmosphère et caractéristiques physiques qui conditionnent ainsi ses dessins. Une fois le cadre délimité, pris en compte certains détails ou fragments de réalité, le dessin se construit par contradiction : c’est-à-dire que l’artiste n’est pas certain de ce qu’il a vu, qu’il y a extrapolation, autres récits, déformations, éclatement des proportions…même si l’image se fige, "l’histoire" racontée n’est pas univoque. "Il y avait une lumière mauve qui se dégageait de trois grandes vitres carrées, des va-et-vient (homme ou femme ?), une télévision allumée, quelques flashs turquoises, pas de tentures, les cafés fermés aux alentours, quelques meubles récents. Il y avait là quelque chose qui attira mon regard, deux minutes devant ces trois grandes vitres carrées pour plusieurs heures de cogitation."À peine esquissé le premier pied, fusse celui d’un homme ou d’une femme, qu’il devint une main ou même un début de bras, et pourquoi pas juste une ombre d’un meuble quelconque ? Le dessin progresse par contradiction et figera "son histoire", celle de Mr et Mme x, celle de personnages sans visage, mais gesticulant – s’articulant dans leurs chairs, leurs nudités noctambules, leurs parts sombres ou bestiales, dans des gouttes de lumière… Des figures, elles tentent d’avoir leur autonomie, encadrées par les meneaux des fenêtres comme dans une bande dessinée, mais sans les vignettes ou mots pour restituer la scène. Il n’y a pas d’illustration ou lieu d’illustrer une scène. Davantage, il s’agit de mettre en tension, de proposer une lecture à plusieurs issues, de laisser l’histoire se construire dans le regard de chaque spectateur comme l’artiste se l’était racontée près des fenêtres – comme ce voyeur interprétant plusieurs scénarios sans savoir le dénouement, à juste titre "excité" (au sens animer – faire sortir) par la multitude des possibilités.Ce travail questionne le visible, le toucher et la mémoire. Le visible car l’œil raconte déjà autre chose que ce qui s’est joué, car c’est déjà une autre scène, parce que "rendre visible" c’est choisir ce qui va être montré. Le toucher car la fenêtre est à distance tandis que le dessin glisse sous les mains de l’artiste ; pourtant, in fine, le fusain l’oblige à ne plus toucher ce dernier par peur de laisser une trace ou d’effacer ce qui prend vie – comme si, au fond, le dessin devenait à son tour fenêtre. Enfin, la mémoire parce que la trace à ces trous, ces réminiscences, ces choses qui persistent alors que d’autres s’effacent. Peut-être que la feuille remplie de fusain, surface sombre et pleine, serait "cette" mémoire ; un espace (facilement effaçable) où vont progressivement y apparaitre des éléments. Le fusain est aussi volatile que la mémoire, mais aussi précis et se solidifie parfois sur certains points de résistance. Laurent se demande ce qui est caché derrière les fenêtres, choses inaccessibles – sauf invitation / effraction. Visions d’y pénétrer, de découvrir plus que ce que l’on voit, de tirer les rideaux plus à droite…ou, tout simplement, ne rien y voir dans ce noir. Le soir, imaginer le pire des scénarios, le plus savoureux des phantasmes, découvrir les voisins de la rue Caserne.